Les assureurs : acteurs essentiels du soutien aux transitions de l’industrie agroalimentaire

Si les effets du changement climatique ne sont plus à démontrer, les chaines d’approvisionnement agroalimentaires sont particulièrement exposées à ces transformations. Et ce, dans un contexte où l’on attends d’elles qu’elle puissent assurer la sécurité alimentaire d’une population qui pourrait atteindre dix milliards d’habitants en 2050.

La société, les gouvernements et les organismes internationaux ont pris la mesure des enjeux. Au travers de réglementations de plus en plus contraignantes, ils obligent les parties prenantes à s’engager dans des révolutions stratégiques rapides et douloureuses pour faire évoluer leurs modèles économiques vers des pratiques plus durables et respectueuses de l’environnement. 

Les acteurs du secteur agroalimentaire n’y échappent pas. Ils sont également confrontés à des injonctions parfois contradictoires : améliorer la productivité tout en réduisant leur impact sur l’environnement, investir dans la transition tout en maintenant leur niveau de compétitivité…et ce ne sont pas les seuls défis car le changement climatique influe directement sur leur activité. 

Dans un tel contexte, la simple énumération des sujets à traiter, leurs interactions, le caractère contradictoire de certaines injonctions montrent qu’à l’évidence une approche globale et intégrée est indispensable et qu’il s’agit de déployer une véritable stratégie du changement. 

Dans ces périodes de transformation radicale, l’entreprise est particulièrement vulnérable et l’atteinte des objectifs fixés va de pair avec une maitrise des risques accrue. 
D’abord il s’agit de mesurer pour mieux cerner les enjeux. Modèles climatiques de prévision, capteurs, technologies de surveillance, indices de vulnérabilité…de nombreuses données et outils sont désormais disponibles pour y parvenir.  Ensuite vient le travail sur la prévention et la transformation progressive. Là aussi de nombreuses réponses sont apportées par les innovations et la technologie : plan de gestion des risques climatiques, assurances récoltes et produits financiers, pratiques agricoles durables, agriculture de conservation, cultures de couverture...

Particulièrement contraignants, ces bouleversements ne doivent pas faire perdre de vue les avantages que pourront tirer tous les acteurs de la chaine de valeur de ces évolutions.  A commencer par une résilience et une durabilité renforcées. A moyen termes, les chaînes d’approvisionnement alimentaires en tireront de nombreux autres bénéfices : réduction des coûts, amélioration des marges et de la rentabilité, baisse de la volatilité…

Partenaire fortement impliqué dans ces mutations, le secteur des assurances doit s’inscrire pleinement dans la stratégie d’adaptation des entreprises avec comme objectif de réduire leur exposition aux risques. La couverture des pertes de rendement, la diminution des incertitudes, la meilleure stabilisation des revenus, le développement de polices plus adaptées, la protection des données, l’assurance de la responsabilité en matière de sécurité alimentaire, l’assurance paramétrique constituent autant de contributions possibles pour dé-risquer les acteurs. 

Mais si les assureurs affichent leur volonté d’accompagner les transitions, d’innover, de verdir leurs portefeuilles et alors que les acteurs de l’agroalimentaire ont gravi une énorme marche en termes de maitrise et d’amélioration de leurs risques, ils sont malheureusement nombreux à se désengager, freinant la mutation du secteur.

Or la transformation profonde des chaines agroalimentaires est inévitable et ne doit pas être retardée. Pour permettre aux acteurs du secteur, d’adopter une approche holistique des enjeux adossée à une maitrise des risques renforcée les assureurs ont un rôle crucial à jouer. Plus que jamais nous devons rapprocher les assureurs des entreprises agro-alimentaires, en rendant visibles leurs investissements et l’évolution de leurs risques.

C’est uniquement avec eux que le secteur pourra poursuivre les efforts nécessaires à sa transition et, in fine, continuer à nourrir le monde tout en préservant la planète.